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Le chat accidenté

Le chat a trois ennemis majeurs en termes d’accident :

  • Les voitures, surtout la nuit lorsque le chat est ébloui par leurs phares.

  • Les chutes lorsque, trop occupé à chasser le papillon devant lui, il oublie qu’il est sur une rambarde de balcon.

  • Les éléments chauds ou électriques qui peuvent le brûler.

Le taux de mortalité d’un chat parachutiste est de 11%.

Quel que soit le type d’accident, même si vous avez l’impression que, sur le moment, le chat ne souffre d’aucune lésion, il est très important de le faire examiner par un vétérinaire : certaines blessures, en particulier au niveau du thorax ou de la vessie, ne sont pas immédiatement visibles, seul un examen médical permet de les diagnostiquer et d’en anticiper les conséquences.

Comment transporter un chat accidenté ?

La première chose à redouter lors d’un accident est une fracture des vertèbres qui peut s’aggraver et entraîner une paralysie définitive si vous ne transportez pas le chat correctement.

Si le chat semble ne pas pouvoir se relever, il faut le faire glisser délicatement sur un support rigide (petite planche), sans infliger de mouvement à la colonne vertébrale. Vous le maintenez ensuite à cette planche en l’enroulant, avec le support, dans un drap ou à l’aide de sangles.

Vous avez la sensation qu’une patte du chat est fracturée : n’essayez pas de la remettre dans l’axe, vous le feriez souffrir. Mettez le chat dans une couverture pour ne pas qu’il puisse trop bouger pendant le transport et se faire mal.

Une fracture ouverte est une urgence, à cause du fort risque d’infection. Vous pouvez retirer les saletés (débris végétaux, gravillons,…) présentes sur le morceau d’os qui dépasse de la peau et le couvrir avec une compresse propre.

> Attention, au cours de ces manipulations, le chat est douloureux et même s’il est habituellement particulièrement gentil, il peut avoir des réactions de griffures ou de morsures. Au besoin, vous pouvez porter des gants en cuir pour protéger vos mains.

Les gestes qui sauvent

Lutter contre les hémorragies

Vous pouvez augmenter les chances de survie de votre chat si vous voyez un écoulement de sang important. Pour cela, identifiez l’endroit qui saigne et pratiquez une compression, soit avec une boule de compresses ou de tissus que vous appuyez fortement  sur la zone, soit en appliquant un pansement compressif avec une bande ou un morceau de tissu.

L’hémorragie interne se manifeste par des muqueuses de la bouche et des yeux très pâles : vous ne pouvez malheureusement rien faire, il faut rapidement vous rendre chez le vétérinaire.

Faciliter la respiration

La respiration est une fonction fondamentale : assurez-vous que le nez et la bouche ne soient pas obstrués par des saletés (terre, boue, gravillons, caillots de sang). Dans ce cas, essayez de nettoyer doucement les orifices avec une compresse ou un chiffon humide pour que le chat puisse respirer le plus correctement possible.

Pour relancer un réflexe respiratoire en cas d’apnée prolongée (arrêt momentané de la respiration), vous pouvez tirer doucement sur la langue du chat.

Aider le cœur à fonctionner

Pour juguler un arrêt cardiaque, vous pouvez pratiquer un massage cardiaque, ce qui permet de faire circuler le sang dans les organes et en particulier dans le cerveau. Il faut s’assurer avant que les voies respiratoires sont dégagées.

Pour cela le chat est placé sur le côté droit, et on prend son thorax en son milieu, pouce d’un côté et autres doigts de l’autre, sternum au centre de la main. Il faut pratiquer deux compressions par seconde, avec une force d’environ 3 cm de réduction thoracique (on réduit le volume thoracique d’1/3), et un temps de compression identique au temps de décompression.

Pour augmenter les chances de survie, il faut pratiquer une respiration artificielle : placez un petit mouchoir sur le nez du chat, fermez-lui la bouche et soufflez doucement dans ses narines, à raison de 1 insufflation toutes les 3 secondes.

Attention le volume thoracique du chat est bien plus faible que le vôtre, n’insufflez pas la totalité de l’air que vous contenez dans vos poumons : une insufflation d’1 seconde à faible puissance est suffisante.

Réchauffer l’animal

L’état de choc secondaire à l’accident provoque une forte diminution de la température. Dans certains cas, le chat a passé plusieurs minutes voire plusieurs heures le long de la route avant que vous ne le trouviez. Appliquez-lui des bouillottes le long du corps (pas trop chaudes pour ne pas le brûler) et couvrez-le chaudement.

N’administrez jamais vous-même de médicament ! L’auto-médication est souvent plus néfaste que le mal.
Ne conduisez pas imprudemment, les secousses et les freinages intempestifs seront douloureux pour le chat et vous risqueriez de ne pas arriver chez votre vétérinaire !

Brûlures éclectiques et thermiques

En cas de brûlure (thermique ou chimique), refroidissez la zone en faisant couler de l’eau fraîche pendant 10 mn. L’application de tulle gras favorise la cicatrisation.

Les chocs électriques sont souvent rencontrés chez le chaton qui grignote les fils électriques. Coupez d’abord l’arrivée électrique avant de prendre le chat et transportez-le rapidement chez votre vétérinaire.

Les signes dramatiques

Dans certains cas, les lésions causées par l’accident sont très graves et malgré vos soins et ceux du vétérinaire, votre chat n’y survivra pas. Quelques signes sont d’un très mauvais pronostic :

  • Lorsque vous touchez l’œil (la cornée) du chat et que celui-ci ne se ferme pas et reste totalement immobile.
  • Lorsque les muqueuses du chat sont blanches porcelaines et que sa respiration est ténue.
  • Lorsque vous ne sentez pas de battements cardiaques à travers la cage thoracique.
  • Lorsque la tête semble déformée.
Quelques mesures de prévention
  • Faites porter un collier réfléchissant à ouverture automatique pour rendre votre chat plus visible la nuit par les phares des automobiles.
  • Sécurisez le balcon.
  • Protégez les prises électriques et évitez de faire traîner les fils électriques (rallonges) en présence de chatons.
  • Protégez les plaques de cuissons chaudes par une casserole d’eau froide…